PENDULE « TETE DE POUPEE » Louis XIV Caisse Attr. à ANDRE CHARLES BOULLE mouvement signé Louis OURRY

Louis XIV

Dimensions : H 57 cm x L 35 cm x P 22 cm

En marqueterie de laiton et filets d’écaille sur un fond d’étain, ornementation de bronze ciselé et doré,
Le cadran est signé L. OURRY à Paris, le mouvement fermé par un vantail en noyer et filet de bois noirci, surmonté d’une terrasse
ornée de pots-à-feu à l’antique, reposant sur des pieds représentés par des pattes de lion.

Epoque Louis XIV

DESCRIPTIF :

Notre pendule en marqueterie « Boulle » de laiton, étain et ébène sur fond d’écaille rouge adopte une forme très originale appelée « tête de poupée », elle est caractéristique de la production horlogère de la fin du règne de Louis XIV .

Ce nouveau modèle, apparu à la toute fin du XVIIe siècle, présente un jeu subtil sur les côtés renflés de courbes et de contre-courbes reposant sur quatre pieds griffes.

Cet aspect violoné se poursuit sur le fronton arrondi décoré d’un treillis de laiton. Quatre pots à feux posés aux extrémités ponctuent le décor supérieur.
Dans notre oeuvre, l’artiste fait jouer les couleurs notamment à travers la noirceur de l’ébène qui contraste avec l’écaille rouge, le cuivre et l’étain.
Cette marqueterie s’orne d’un décor finement ciselé composé de rinceaux feuillagés et d’arabesques parcourant la caisse mouvementée de la pendule ainsi que le socle à doucine.

Le mouvement d’origine présente un échappement à ancre et une suspension à lame.

La composition de notre pendule est à mettre en relation avec un dessin de l’ornemaniste Daniel Marot (1663-1752) publié page 178 de l’ouvrage de Ernst Warmuth «Das Ornamentenwerk des Daniel Marot», Berlin, 1892.

Jusqu’à la fin du XVIIe siècle, ce sont les caisses massives et architecturées adoptant des formes droites qui dominaient la production horlogère sous le règne de Louis XIV. Avec cette nouvelle forme en « tête de poupée » de taille plus réduite, le mouvement, la courbe, la contre-courbe et les volutes vont peu à peu s’imposer jusqu’à la Régence avant d’être omniprésents sous le règne de Louis XV.

Ce type de pendule, originale et novatrice dans sa forme, agrémentée d’une riche ornementation en matières précieuses était très prisée des amateurs.
Ainsi, un exemple est conservé dans le cabinet de travail des appartements de Madame de Maintenon, épouse secrète de Louis XIV, au Château de Fontainebleau.

Malheureusement très peu de ces pendules nous sont parvenues, tout d’abord parce que leur cout de production était très élevé et les réservé à une élite de la noblesse, mais aussi à cause de la relative fragilité de leur marqueterie et de leur décor très typé, qui les fit très vite tomber en déliquescence.

Notre riche pendule, qui est plus imposante que le modèle traditionnel, est en parfait état de conservation et arbore le nom d’un des plus importants horlogers du règne de Louis XIV ; elle est un rare exemple de cette production qui signe le tout début de la grande collaboration entre les ébénistes et les horlogers.

HORLOGER

Louis OURRY, né à Blois Paris  Fils de Jacques apothicaire et de Marie Lepelletier, Marié à Suzanne Guineau. Protestant.
Maître à Paris, Quai Pelletier (1684). Sa veuve est citée Quai des Orfèvres à La Ville de Blois où elle poursuivait le commerce de son mari.
En décembre 1700, dix-sept pendules en infraction avec l’édit somptuaire sont inventoriées chez elle. Utilisa les caisses d’André Charles Boulle et parmi ses clients figurait le président de Montholon.
Ses pièces d’horlogerie sont conservées dans les plus grands musées du monde comme le British Museum (Londres), le Musée du Louvre, le Musée des Arts décoratifs, la Bibliothèque Mazarine (Paris), et le Château de Versailles.