Rare Paire De Vases-urnes En Blue-john
Louis XVI
Dimensions : H 19 cm x D 10 cm
Très belle et rare paire de vases urnes en fluorite améthysté aussi appelée spath fluor et plus communément dit «Blue-John».
Ces vases couverts, de forme urne, sont surmontés par un chapeau se terminant d’une pomme de pin en bronze doré.
Les piédouches également en bronze doré, ciselé, cannelé et cintré d’une ligne perlée repose sur un socle carré à angles évidés.
Le corps est appliqué de têtes de satyres formant anse très finement travaillées en bronze doré.
La belle couleur de ce blue-john varie des différentes teintes violettes au jaune-brun avec des effets cristallins de couleurs et de mouvements dans la pierre.
Travail du début du XIXe siècle attribué à Matthew Bolton de par la qualité de la pierre sublimant le minutieux et splendide travail du bronze.
Restauration d’usage, petites réparations et éclats
La rareté des objets en Blue-John :
L’histoire des vases en Blue-John du XVIII et XIXe siècle est un sujet des plus fascinants.
Bien que la fluorite soit un matériau assez commun et exploité partout dans le monde, il est important de différencier la variété Blue-John qui ne provient que d’un seul gisement, près de Castleton, dans le Derbyshire, en Angleterre.
C’est Matthew Boulton, qui, à partir de 1767, relance la fabrication des objets en Blue-John.
Afin de concurrencer l’art français particulièrement apprécié et réalisant que la faïence était trop fragile, il se tourne vers une pierre semi-précieuse « le spath ».
Le Blue-John est la seule variété de fluorite à avoir des qualités assez importantes pour l’attribuer à la catégorie de gemmes précieuses. Sa rareté et les couleurs quelle présente en fait une pierre très recherchée encore de nos jours. De par la fragilité de la gemme, les quelques objets qui sont arrivés jusqu’à nous sont ainsi prisés des plus grands collectionneurs.
Au XVIIIe et XIXe siècle, Matthew Boulton se positionne comme le plus important acheteur de Blue-John (environ 14 tonnes) et façonne des objets tels des urnes, vases, chandeliers, candélabres ou horloges, en Blue-John et « ormolu ».
Cette pierre rare et prestigieuse attire l’attention de la Royauté et de la noblesse. Il exécute ainsi de grandes commandes pour l’Angleterre, mais également pour la France et la Russie. C’est par sa production (et les pièces de Robert Adam) que la mode et le prestige de Blue-John est lancé.
La magnifique complexité des bandes de couleurs bleues, violettes et jaunes en a romantiquement façonnée son nom. Les français très épris de ces objets, les distinguaient par ses couleurs « bleu-jaune » qui, dans un accent plus anglais s’entendait « blue-john »
Les vases en Blue-John de cette période sont célèbres pour leur élégance et leur complexité. La pierre taillée et polie avec soin, révèle des motifs naturels incroyablement beaux, ajoutant une dimensions unique à chaque pièce.
Le Blue-John a émerveillé plus d’un art. En plus de sa valeur artistique propre à la condition de pierre semi-précieuse, il inspire les réflexions poétiques se symbolisant ainsi dans la poésie comme une beauté rare, éphémère et à caractère unique, définissant la particularité de chaque individu telle qu’elle distingue chaque vase de Blue-John ; La beauté de la nature, l’élégance de l’artisanat humain et l’individualité de chaque pierre créant des motifs uniques et captivants sur chaque vase.
Ces vases ne sont pas seulement des objets décoratifs mais témoignent également de la grandeur de l’Angleterre victorienne et de l’habileté des artisans de l’époque de façonner cette pierre si fragile.
Les couleurs semblent danser et prendre vie à l’intérieur même de chaque pièce. L’éclat de chaque couleur s’exprime en silence par le scintillement d’une beauté parfaite et éphémère, capturée dans le temps et délicatement sculpté par des maitres. Un trésor à nuances violettes qui s’harmonise parfaitement à la richesse doré du bronze finement ciselé.
Aujourd’hui seule la mine de Blue-John à Treak Cliff, en Angleterre, est encore exploitée. Les pièces anciennes sont toujours très recherchées
Prestige et qualité de la pierre font de ces objets des pièces rares de musées et de collection.
Ainsi, plusieurs œuvres sont exposées dans des Musées tels que le musée d’Histoire naturelle de Londres, le Musée Buxton, le Château de Warwick, la Chatsworth House, également au Vatican et dans d’autres musées mondiaux
Exemples de pièces vendues :
De belles pièces ont ainsi été vendues à des collectionneurs comme en 2004 à Paris, estimé pour 75 000 euros et vendue 90 249 euros une paire de félins.
En 2005, Chez Sotheby’s de New-York, une paire de brule-parfum pour 12 000 $
En 2015, à Londres, une urne de petite taille vendue pour 21 000 £
Plus récemment en 2020 et 2021, vendu à Paris, respectivement pour 14 720 euros une paire de vases en Blue-John attribuée à Matthew Boulton de hauteur similaire aux notre (19 cm), et 14 168 euros un vase seul, en Blue-John, hauteur 45,5 cm.
Ou encore une paire de vases Brûle-parfums d’époque Georges III et ayant appartenu à Sir Nicholas Goodison, vendue par Christie’s à Londres en 2022 et estimée entre 180 000 et 300 000 euros